Le Roi et le braconnier

Le Roi et le braconnier

05/06/2022 Ateliers Histoire 0


La chasse, symbole du pouvoir du Moyen-Age à la Renaissance, nous fait parvenir de fabuleux récits m’ettant en scène de courageux chasseurs face à la Nature. Mais certains de ces récits, nous offrent des moments courtois où petits et grands peuvent faire preuve de respect et de courtoisie.

Laissez-moi vous conter l’histoire du Roi François 1er perdu dans les bois de Vaugneray, au cœur des Monts du Lyonnais.

Le récit commence alors que le souverain, sacré à Reims au début de l’année 1515, séjourne quelques semaines à Lyon avant de se rendre en Italie où se déroulera, en septembre, la fameuse bataille de Marignan.

Partant à la chasse dans les bois de Vaugneray et d’Yzeron qui regorgent de gibiers, le Roi, un après-midi, emmène ses rabatteurs attitrés avec lui.

Après avoir laissé son cheval à l’orée de la forêt, il reste avec un seul de ses hommes. Il envoi les autres rabattre le gibier.

Heureux d’être en pleine nature, le souverain flâne dans la forêt jusqu’à la nuit tombée. Le Roi et son compagnon se perdent en chemin.

Il tombèrent alors sur une cabane de bûcheron, où ils furent accueilli par Milon, un bûcheron qui revenait de braconnage. Vêtu de peaux de lapins, il offre sans hésiter le gîte et le couvert au petit groupe, ne se doutant pas un instant de l’identité du Roi, alors âgé de 20 ans.

Vin, pain de seigle, et viande de chevreuil grillée tel fut le repas copieux du roi.

« Seigneur, vous avez bonne mine et votre air m’a conquis, lui répond Milon. Je vous servirais quelques morceaux de choix si vous me promettez de garder mon secret car le braconnage est sévèrement puni par le Roi de France. » lança Milon.

« Foi de gentilhomme, ton secret partira avec moi dans la tombe. » Répondit le Roi.

Le lendemain, au réveil, le groupe fut réveillé pas de grands cris du reste de la troupe cherchant le Roi.

« Mon bon Roi où étiez-vous ? On vous a déjà cherché hier soir ! »

Milon, en entendant les appels et comprenant qu’il avait hébergé le Roi de France, se jette aux pieds du Roi en lui demanda pardon pour le braconnage.

A cela, le Roi répondit :« Milon, tu es un brave, on peut bien braconner et être un homme d’honneur. Ventrebleu, tu me plais ! Que veux-tu comme récompense ? Foi de Roi, ton souhait sera exaucé. »

« Sire, j’aime la chasse, je ne peux m’empêcher de courir dans la forêt, d’attraper le gibier. C’est mon sang qui le veut. Mais braconner mange tout mon plaisir car il faut toujours être aux aguets, épier de droite et de gauche, et aussi parfois, abandonner une bête blessée car la crainte du châtiment est un continuel tourment. Mon bon Roi, le plus grand de mes vœux serait de chasser en toute liberté, comme un vrai gentilhomme, avec une meute de chiens. »

Reconnaissant, François Ier lui accorda donc ce droit. Ce droit fur transmis, par la suite, à tous ses descendants jusqu’à la Révolution.

Sources :
https://www.le-pays.fr
Légendes et diableries du Rhône : Lyonnais-Beaujolais


Portrait équestre de François Ier (1494-1547), roi de France
français anonyme
Musée Conde – http://www.domainedechantilly.com/fr/
Cette tapisserie représente le début d’une chasse au faucon, activité noble par excellence car elle demande non seulement des moyens mais aussi une certaine adresse ; elle est aussi l’occasion de faire assaut d’élégance. Les chasseurs représentés correspondent à cette logique, puisqu’ils contrôlent eux-mêmes leurs oiseaux tout en étant à cheval, en bel équipage. Le souci du détail des costumes, des harnachements et des physionomies marque une production des Pays-Bas. L’arrière-plan évoque les perspectives atmosphériques des peintures flamandes, et les vêtements situent l’œuvre vers 1510.

Hauteur : 253 cm – Largeur : 252 cm
Lieu de production : Pays-Bas
Période : 1er quart du 16e siècle
Technique : tapisserie

https://www.musee-moyenage.fr/
MUSÉE DE CLUNY, MUSÉE NATIONAL DU MOYEN ÂGE – Paris
GIOVANNI DI FRANCO, « LA CHASSE », 15ÈME SIÈCLE

Le format rare de ce panneau de peuplier peint à la tempera s’explique par son ancienne fonction de bandeau décoratif surmontant un coffre. Il pourrait s’agir d’une commande liée au mariage d’un membre de la famille ducale d’Urbino.
Cette œuvre est le produit précieux d’une civilisation de cour très raffinée. Elle oppose de part et d’autre d’un pont plusieurs types de chasses, chasse au cerf aristocratique et chasse au sanglier plus populaire mais aussi fauconnerie, avec en fond une vue de Florence stylisée.
Son style narratif dans un décor millefleurs en fait une œuvre attachante encore proche du gothique international.

Musée des Augustins – Toulouse (France)