Cristoforo Landino

Le saviez-vous ?
Dans la longue série des humanistes italiens, intéressons-nous aujourd’hui à Cristoforo Landino, philosophe, écrivain, poète et professeur d’université. Né en 1425, c’est dans les années 1450 qu’il s’intègre au fameux cercle de lettrés constitué autour de Cosme de Médicis et en 1456, il devint l’un des assistants du vieux Poggio Bracciolini, qui était alors chancelier de Florence.
Parallèlement à son activité d’enseignement au Studio, il exerçait également des charges publiques (chancelier du parti guelfe, secrétaire de la chancellerie et de la Seigneurie, orateur officiel).
Grâce à ses compétences pluridisciplinaires, c’est entre 1472 et 1474 qu’il composa son dialogue philosophique en latin intitulé les Disputationes Camaldulenses. Il s’agit d’entretiens supposés se dérouler dans le monastère de Camaldoli entre les frères Médicis (Laurent et Julien) et plusieurs des humanistes de leur entourage sur les thèmes platoniciens de la vie contemplative et du souverain bien, et sur une interprétation allégorique de l’Énéide. Dans les mêmes années, il compose aussi un dialogue De anima, consacré à la conception platonicienne de l’âme, et dont le principal interlocuteur est son maître Carlo Marsuppini.
Plus tard, après 1487, Landino composa un autre dialogue latin intitulé De vera nobilitate, où il soutient que la noblesse ne vient pas de la naissance, mais de la vertu, et qu’elle peut se cultiver dans l’exercice de charges publiques. Et c’est là où je veux en venir. Les élites des villes toscanes, à l’instar des autres villes italiennes, ont longtemps peiné à faire reconnaître leur place au sein de l’Europe des noblesses. Ces cités-États telles que Florence, Gênes ou encore Venise sont éminemment bourgeoises et leur absence d’ancrage féodal ne leur confère qu’une noblesse « imparfaite ». C’est un très vieux débat opposant deux catégories différentes, celle de la noblesse issue du monde féodal ou liée aux systèmes monarchiques, et celle du patriciat, oligarchie cooptée dont la domination dérive de la richesse économique et du monopole du pouvoir politique citadin.
La question nobiliaire, fondement de la société à cette époque accompagne ainsi la formation d’une noblesse, tout à la fois enracinée dans des traditions urbaines et liée aux dynamiques d’un État régional construit plus sur le contrat que sur la contrainte.
C’est CE point central de l’autorité liée à la position nobiliaire qui préfigure ce qui sera, à l’époque moderne, les fondations de la Révolution populaire…

Cappella tornabuoni, 10, annuncio dell’angelo a zaccaria
Commentaires récents