Carnaval au quattrocento

Carnaval au quattrocento

01/11/2020 Us et coutumes & vie quotidienne 0

Lunga vita al carnevale !

Remercions pleinement les politiciens florentins, qui, au quattrocento, sous prétexte d’organiser la manifestation visuelle de leurs projets politiques comme des visites de souverains, des avènements, des mariages où les jeux et les cortèges d’usage, ont permis de développer un art commencé déjà sous Laurent le Magnifique : le carnaval !!!

Le carnaval était vécu avec un grand enthousiasme par les florentins que rien n’aurait empêché d’y assister chaque année et dont la richesse de la décoration des chars et la créativité donnaient un merveilleux spectacle. De grands artistes ont participé à la réalisation de chars comme Francesco Pesellino avec « Le Triomphe de David » vers 1445-1455. La poétesse Cleofe Gabrielli de Gubbio chanta Borso d’Este et lui donne comme escorte sept reines… Des mascarades et des chansons sont créées pour la circonstance… c’est une ivresse de chef-d’œuvres et de richesses dans les rues de florence rendant fou d’allégresse la population.

Les thèmes sont à la fois le fruit de l’imagination des grands artistes mais l’évènement donnait aussi l’occasion à des personnages de grandes œuvres de réapparaître comme la « Divine Comédie », les « Triomphes de Pétrarque », ou la « Vision amoureuse » de Boccace. On faisait aussi appel aux Dieux, aux héros comme par exemple l’entrée d’Alphonse de Naples sur un char triomphal traîné par quatre chevaux blancs et sur lequel il trônait tout doré. Il était suivi d’un cortège d’élégants cavaliers et d’un char portant la Fortune et des sept Vertus à cheval. Des personnages comiques et mythologiques se montraient avec des rois enchaînés, des bannières de soie portant des textes, des sénateurs costumés à l’antique, des chars ornés de trophées.

En perpétuelle enrichissement, au cours du XVIème siècle, cependant, la fête devient plus marquée et donne une organisation-type : l’entrée ou le triomphe, la fausse bataille (giostra ou ballet allégorique) et la comédie (1525-1530).

Après 1540, le carnaval s’épanouira pour venir jusqu’à nous dans toute L’Europe au cours de la période 1560-1580.

De majestueuses œuvres ont immortalisées quelques merveilles réalisées :

– Char avec « Le Triomphe de David », vers 1445-1455, Francesco Pesellino
– « Le Triomphe de l’Amour », panneau de Cassone, vers 1485, Jacopo del Sellaio
– « Le triomphe d’Apollon », 1476-1484, Francesco del Cossa, Ferrare, palais Schifanoia
– « Transport de la statue de Junon à Rome », vers 1470, Biagio d’Antonio
– « Le Triomphe de Titus et Vespasien », 1537, Giulio Romano

Sources :
https://www.louvre.fr
https://www.nationalgallery.org.uk
https://www.aparences.net
http://www.artecultura.fe.it/159/museo-schifanoia


Lorenzo di Piero de’ Medici dit Laurent le Magnifique (1449- 1492)
Dirigeant de la République florentine durant la Renaissance.

Char avec Le Triomphe de David, vers 1445-1455, Francesco Pesellino (Londres, National Gallery). Commandé probablement par un membre de la famille Médicis, le panneau montre le cortège triomphal de David de Gath à Jérusalem. David tien la tête de Goliath, le géant qu’il vient de tuer. Cette peinture faisait probablement partie d’un cassone ou un autre meuble domestique.

Le Triomphe de Titus et Vespasien, 1537, Giulio Romano (Paris, musée du Louvre). Les triomphes étaient une imitation directe des antiques triomphes romains tels qu’on les connaissait d’après des reliefs antiques et qu’on pouvait les reconstituer d’après les auteurs.