Guillaume Budé 

Guillaume Budé 

17/10/2022 Personnages 0

Connaissez-vous Guillaume Budé ?

Né en 1467, il fut un écrivain, bibliothécaire et imprimeur français autodidacte et laïc.

Citation :
« J’ai eu soin d’exprimer de façon énigmatique un certain nombre d’idées [ ] afin de rester personnellement comme à l’écart et à l’abri, tout en disant néanmoins ce que j’ai envie de dire. »

Bien que fidèle à la tradition familiale en entreprenant des études de droit. Elles le déçoivent et le détournent des livres, jusqu’à l’âge de ses vingt-cinq ans. Il décide alors de se consacrer à nouveau à l’étude et apprend alors en même temps le grec, les mathématiques, les sciences naturelles, la philosophie, l’histoire, la théologie, le droit et la médecine. Le voilà animé d’une extraordinaire boulimie du savoir et acquiert seul une très vaste érudition encyclopédique.

Guillaume Budé représente un nouveau type d’écrivain. Il est autodidacte et laïc. Jusqu’à cette époque, les grands érudits étaient des clercs formés longuement par des maîtres.

En homme d’étude, il ne dédaigne pas de prendre «dans le siècle» d’importantes responsabilités : secrétaire du roi, puis chargé de mission auprès du Saint-Siège, il accompagne François Ier au Camp du Drap d’Or (1520) qui le nomme en 1522, à la direction de la bibliothèque de Fontainebleau. Il convainquit le roi bien des années plus tard (en 1536) d’instaurer le dépôt légal, obligeant aux imprimeurs de déposer un exemplaire de chaque livre à la Bibliothèque royale.

Guillaume Budé suggère aussi à sa Majesté la fondation d’un Collège des Trois-Langues (latin, grec, hébreu), dans lequel des érudits viendraient enseigner gratuitement à tous les publics. Ainsi en 1529, est fondé le Collège royal, aujourd’hui connue sous le nom de Collège de France. Cette institution enlève à l’Église le monopole de l’enseignement supérieur qu’elle détenait depuis la naissance de l’Université, trois siècles plus tôt.

Budé est lié avec Érasme mais aussi avec Thomas More, Rabelais, Dolet, avec lesquels il entretient une abondante correspondance, tantôt en latin, tantôt en grec, tantôt en français.

Son œuvre reflète la diversité de son érudition, mais aussi la curiosité encyclopédique de son époque. Il pense que le savoir mène à la sagesse et conçoit l’étude comme une voie de salut et de sainteté. Il fait l’apologie de la tête bien faite plutôt que de la tête bien pleine et réfléchit sur l’unité profonde des études littéraires dont le fondement doit rester l’exercice du jugement critique.Selon lui, toute spéculation est orgueilleuse et vaine; la vérité est don de Dieu. L’exercice philosophique par excellence est la lecture, l’interprétation et la méditation de l’Écriture sainte qui conduisent à la contemplation.

Travailleur infatigable, salué comme le plus grand humaniste français, Guillaume Budé a laissé une œuvre considérable. Si celle-ci reste cependant méconnue, c’est parce qu’elle s’adresse à un public d’initiés. Budé ne se soucie pas de vulgariser le savoir et de toucher un vaste public : c’est un érudit qui écrit pour des érudits, un penseur qui philosophe dans une langue poétique tissée de symboles et de figures. C’est pourtant à lui que l’on doit la notion d’encyclopédie, cette idée que les disciplines, toutes tributaires d’une science unique, celle du langage, sont indissolublement liées entre elles.


Citation :
« Les oiseaux qui s’envolent vers un sommet abrupt ne le gagnent pas en ligne droite, mais s’élèvent bien plus aisément en tournoyant. Ainsi l’esprit humain peut faire son ascension vers la contemplation de la sagesse de façon meilleure et plus éclairée par les détours d’une méthode appropriée, plutôt qu’en faisant l’économie de l’étude et en se portant directement du plus bas degré de connaissance vers le plus haut, escamotant ainsi les étapes successives du savoir. C’est en ce sens que Salomon fait entendre qu’il a parcouru toute l’encyclopédie des ouvrages de l’esprit humain, et semble nous exhorter à ne pas craindre de recueillir à travers tous les systèmes de la philosophie profane et ancienne les traces de la sagesse. » – De asse.


Ses œuvres principales :
– De studio literarum recte et commode instituendo,
– De Asse,
– De Transitu.