Les écritures bâtardes

Les écritures bâtardes

06/07/2020 Ateliers 0

Aux détours de nos rencontres lors des fêtes, il m’est souvent demandé si l’écriture que j’utilise est inventée ou fidèle.

C’est une question à la fois rigolote et intéressante que je remets en perspective… Tous ceux qui ont besoin d’écrire au XVè siècle, ont toujours eu l’obligation d’aller vite car il y a toujours plus à écrire et plus souvent… Les professions spécialisées sont en place : notaires, changeurs, banquiers, clercs, … et les écritures doivent suivre les cadences de ces érudits.
C’est ainsi que le XVè siècle, voit apparaître le genre de la « Bâtarde ». Celle-ci désigne non pas une écriture précise mais plutôt plusieurs formes d’écritures latines généralement issues d’un compromis entre deux types d’écriture, l’un plus ou moins rigide et formel, l’autre étant plus fluide et relâché, très souvent une cursive.

A ce terme de « bâtarde », un adjectif de nationalité ou d’origine est alors ajouté qui sert à en préciser le sens : bâtarde anglaise, bâtarde flamande, bâtarde française…

Par exemple, la bâtarde flamande est utilisée à la cour des ducs de Bourgogne du XIVè au XVIè siècle. Elle est dérivée de la gothique textura et d’une gothique cursive, elle a donc des caractéristiques des deux écritures d’origines. Elle permet d’écrire plus rapidement tout en ne prend pas beaucoup de place sur le support.

Pour autant, cette écriture dynamique, n’est pas si simple pour être belle, équilibrée et cohérente au global…

Alors, à vos plumes pour vous entraîner !

Vices et vertus : en pleine nature, ronde de danseurs nus et fous.
Source : Den Haag, Museum Meermanno.